INTERVIEW. Emmanuelle Bouaziz (Flore dans Un si grand soleil) : “J’ai connu des amours dévastatrices”

Avec l’intrigue en cours de diffusion, Emmanuelle Bouaziz qui incarne Flore dans Un si grand soleil, voit son personnage aveuglée par l’amour. La comédienne raconte comment elle est allée puiser, dans son passé, de quoi nourrir son interprétation.

EN BREF

• Emmanuelle Bouaziz (Flore dans Un si grand soleil) s’est confiée à Télé Star.
• Son personnage est bouleversée par le retour de son ex, Damien, ce qui entraîne des répercussions émotionnelles sur elle et son entourage.
• Emmanuelle Bouaziz puise dans son passé pour incarner Flore et délivrer un message poignant sur l’emprise émotionnelle.

Télé Star : Comment évolue cette intrigue qui plonge Flore dans le chaos ?

Emmanuelle Bouaziz : Flore a vu son ex revenir dans sa vie et ça l’a bouleversée. Elle l’a connu très jeune, il trempait dans les mauvais coups et quand elle est tombée enceinte, il est parti en prétextant qu’il le faisait pour la protéger. C’est un amour fantasmé, non abouti et l’image de cet homme est restée figée dans le temps.

Quelles émotions traversent Flore quand elle revoit Damien (Guillaume Faure) ?

Ça chamboule tout. Elle ne s’y attendait plus. Elle est d’abord sidérée puis en colère, triste, heureuse, dépitée aussi. Elle passe par toutes les déclinaisons d’émotions provoquées par l’état amoureux.

Comment cette histoire va-t-elle impacter son entourage ?

Flore entraine tout le monde dans son sillage. Ça commence par Ludo (Folco Marchi) qui veut la protéger, puis son père (Frédéric Van Den Driessche) va l’aider. Tiago (Félicien Araud), à son tour, est impacté par le retour de ce père qu’il ne connait pas. Et, en bout de chaine, Elisabeth (Chrystelle Labaude) va se retrouver embarquée malgré elle.

Les flashbacks montrent Flore à 18 ans. Quelle jeune femme étiez-vous à cet âge-là ?

J’étais plus ronde, j’entrais en école de danse, j’étais souvent en colère. Mon rêve c’était la danse. Ça a été compliqué pour mes parents qui étaient dans le corps médical et considéraient que cette discipline relevait davantage du hobby que d’un métier rémunérateur. Mais j’étais déterminée, j’ai suivi ma voie. J’ai joué dans plusieurs comédies musicales (Roméo et Juliette, Fame, Mamma Mia, Emile Jolie…) et puis le chant et le théâtre sont venus s’agréger à ma première passion et je suis partie me former à Londres.

Emmanuelle Bouaziz : “Quand on est sous emprise, on perd tout”

Comment avez-vous trouvé les variations d’émotions par lesquelles passent Flore ?

Je n’ai pas eu à chercher bien loin. Je les ai moi-même vécues à la vingtaine. J’ai connu des amours dévastatrices, celles qui vous privent de votre lucidité, vous font perdre vos amis, plongent votre famille dans l’incompréhension. Quand on est sous emprise, on perd tout, on en ressort exsangue. Mes lectures, mes rencontres ont accompagné mon interprétation durant toute la durée de cette intrigue. C’était assez étrange que les auteurs aient écrit une telle histoire sans rien savoir de mon passé.

Cela a-t-il été douloureux pour vous d’aller rechercher ces états émotionnels ?

Ce que j’ai vécu est d’une violence inouïe mais, aujourd’hui, ça va. L’important quand on traverse une épreuve, c’est de savoir ce qu’on en fait, comment on avance avec ça sur son chemin. J’ai aussi compris que j’attirais ce genre de personnes parce que j’avais le syndrome de l’infirmière, que j’étais dans une grande empathie. C’est le terrain de jeu idéal des pervers narcissiques. Maintenant, je sais reconnaitre les signaux et me mettre à l’abri. J’ai aussi appris à m’aimer un peu plus pour ne plus m’abandonner.

“Les manipulateurs parlent beaucoup” : le message fort d’Emmanuelle Bouaziz

S’il y avait un message que vous souhaiteriez faire passer, quel serait-il ?

Je sais à quel point c’est difficile d’entendre les conseils des proches quand on est sous emprise mais il appartient à chacun de choisir sa vie, de transcender les épreuves en se faisant accompagner. Avec l’expérience, j’ai compris qu’il fallait prêter attention aux mots et aux actes. Les manipulateurs parlent beaucoup mais n’agissent pas. Si je me suis autant investie dans cette intrigue c’est aussi parce que j’avais besoin d’être à la hauteur. Il y avait chez moi, une volonté de ne pas trahir tous ceux qui sont passés par là. Je ne pouvais pas ne pas être au rendez-vous.