EXCLU Fabrice Deville (Un si grand soleil) : “Le public me parle comme à un pote”

Rencontré au Festival de Monte-Carlo, Fabrice Deville, alias Florent Graçay dans Un si grand soleil, revient avec humour et sincérité sur son personnage, ses scènes préférées, ses fous rires en coulisses et son lien fort avec le public. Loin de la sagesse de son rôle d’avocat, l’acteur dévoile une personnalité légère, spontanée et profondément humaine.

EXCLU Fabrice Deville (Un si grand soleil) : “Le public me parle comme à un pote”

C’est un instant de beauté et de convivialité qui s’installe chaque année sur les hauteurs de Monaco : le Festival de Télévision de Monte-Carlo. Entre les interviews, les projections et les flashes des photographes, les acteurs de séries cultes déambulent dans un décor de carte postale, presque comme à la maison. Ici, les rencontres se font naturellement, comme entre amis. Fabrice Deville, visage emblématique d’Un si grand soleil, prend le temps de saluer des confrères, s’arrête volontiers pour échanger quelques mots. Il croise Ingrid Chauvin, qu’il affectionne tout particulièrement, et la scène résume bien l’ambiance du festival : bienveillance, respect et passion partagée pour la fiction.

Voici.fr : Florent Graçay, votre personnage dans Un si grand soleil, semble assez posé… À quoi vous identifiez-vous le plus chez lui ?

Fabrice Deville : Ce que Florent a, c’est un petit peu plus de sagesse. Alors cette sagesse-là, à l’écran, ce n’est pas forcément payant. La sagesse, ça n’amuse pas tellement les gens. Donc j’ai dû, au début, casser ce côté un peu lisse pour l’emmener vers quelque chose de plus excentrique. Et ça, c’est plus proche de moi dans la vie. Moi, je me marre de tout, je ne prends rien au sérieux. Pour moi, tout est léger, tout peut s’arrêter d’un coup.

Voici.fr : Y a-t-il une intrigue qui vous a particulièrement marqué ?

J’ai beaucoup aimé celle avec Bibi Tanga, où je dis à son personnage : “C’est fini avec Cécile [Marie-Gaëlle Cals, sa compagne dans le feuilleton, ndlr], j’ai merdé, on aurait dû se parler.” Là, on touche quelque chose de très humain, très vrai. Ce sont des scènes qui ressemblent à la vie. Et ça, ça parle aux gens. Parce que dans les intrigues plus policières, c’est plus difficile de s’identifier. Mais dans ces moments-là, où il y a de la légèreté, les gens se disent : “Ah ouais, moi aussi j’ai vécu ça.”

Voici.fr : On imagine aussi de bons souvenirs de tournage ?

J’ai eu un fou rire incroyable avec Pierre Raby, qui joue justement Fabrice. On tournait une scène d’interrogatoire, et il devait dire une phrase toute simple : “Oui, c’est Jean-Michel Bernard, mon beau-frère.” Mais on ne sait pas pourquoi, c’était tellement absurde sur le moment qu’on a explosé de rire. Je l’ai en vidéo. Tout le monde riait. C’était incontrôlable. L’un des meilleurs fous rires de ma carrière !

Voici.fr : Un autre rôle dans la série qui vous aurait tenté ?

Manu, le flic ! [incarné par Moïse Santamaria, ndlr]. Ce sont des personnages hauts en couleur, avec une vie privée bien développée et souvent très drôle. Ils ont une liberté de jeu qui est géniale. Et puis on est tous complices sur le plateau, c’est agréable.

Voici.fr : Comment vivez-vous le lien avec le public ?

Les gens sont adorables. Il y a beaucoup de respect. Ils ne sont pas intrusifs. Ils me parlent comme s’ils me connaissaient, mais toujours avec une vraie bienveillance. Je n’ai pas envie que ça change. Nous, on fait ce métier pour raconter des histoires, mais aussi pour ce lien avec les gens. Encore hier, je vois une file de voitures, tout le monde en blanc. Je demande où ils vont, et là, une personne sort de sa voiture et me dit : “Bonjour Maître.” Comme si on était potes. Et c’est touchant.